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Insultes homophobes dans les stades de football obligeant les arbitres à interrompre les matches, agressions diverses : l’homophobie ambiante s’inscrit dans un mouvement plus général de violence frappant aujourd’hui notre société. Je n’entends pas chercher à expliquer cette violence mais simplement à donner un éclairage sur les mobiles qui poussent certains hommes à agresser verbalement ou physiquement des « homos ».

Deux remarques tout d’abord : les deux insultes les plus courantes en français consistent à traiter l’autre de « sexe de femme » (con) ou d’ « adepte de la sodomie » (enculé).

De façon moins crue, être traité de femme ou de femmelette est injurieux pour un homme, un mâle, qui doit affirmer sa virilité, l’afficher. Et le schéma de cette virilité c’est être capable de prendre un femme, de la posséder, de la pénétrer. Ce schéma grossier se complète par la fonction femelle d’être pénétrée.

De là, l’image d’un homme qui se comporte en femme, qui accepte cette soumission de la pénétration brouille l’image que l’homme a de lui-même.

Et cela le met d’autant plus mal à l’aise qu’il peut parfaitement avoir, chose courante, des pulsions homosexuelles inconscientes. La vision d’un homo le perturbe et son inconscient rejette l’idée qu’il puisse être lui-même, pénétré, sodomisé -car son inconscient ne le montre pas comme homo actif ! Cette image, honteuse, lui est intolérable ; c’est lui-même le pédé qu’il injurie. Cette homosexualité refoulée est bien illustrée dans un joli film de 1999, American Beauty, où le père d’un jeune voisin décompense violemment à la fin du film.

Un élément qui appuie cette analyse est que de manière globale, cette agressivité n’est pas dirigée contre les femmes homosexuelles. Et à ce propos, mon expérience clinique me donne à penser qu’un des déclencheurs de cette forme d’homosexualité, féminine, pourrait bien être le refus de cette pénétration que j’évoquais, d’autant plus que bien des lesbiennes ont pu vivre des expériences fâcheuses où l’homme a joué un sale rôle. L’homme étant perçu dans ce cas comme pouvant utiliser son pénis comme une arme, arme de violence et d’asservissement.

Il est pour moi significatif que les meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint sont presque toujours réalisés par une arme blanche – pénis de substitution.

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